Un saké rosé produit pour les dieux - Izumo Kamba
Loin des artifices et des arguments marketing, le saké Izumo Kamba que nous avons le plaisir de vous présenter aujourd’hui est un saké rosé profondément ancré aux traditions shintos et aux croyances ancestrales. Produit par une maison que nous apprécions tout particulièrement, Sakemochida Honten, voici l’histoire d’un saké conçu comme une offrande aux divinités.
Une région, des dieux, le lieu d’origine du saké
Sakemochida Honten est une petite brasserie familiale installé à Izumo, dans la préfecture de Shimane. Cette localité est considérée comme lieu de naissance du saké depuis la découverte de deux écrits datant du 8ème siècle, le Kojiki et le Nihon Shoki. Ils sont en effet les premiers textes à faire référence à ce breuvage dans l’épisode fameux d’un combat qui se déroule à Izumo au terme duquel Susanoo no Mikoto terrasse le redoutable dragon à huit têtes après l’avoir encouragé à boire du saké.
Le camp de base de la divinité du saké
C’est toujours à Izumo que se trouve le temple Saka Jinja qui abrite le kami du saké. Dans les croyances ancestrales, les divinités Shinto terminaient leur rendez-vous annuel en se rassemblant en ces lieux pour une grande fête bien arrosée !
La guilde "Izumo Toji"
Voici le creuset dans lequel s’est développé Sakemochida Honten. Dans une période plus récente, durant l’ère Meiji notamment, la brasserie fut l’une des premières à s’appuyer sur les fondements scientifiques établis par les spécialistes de la fermentation de l’époque. L’une des premières également à créer son propre laboratoire, collaborant beaucoup avec les chercheurs pour améliorer ses méthodes. La guilde locale "Izumo Toji" était née.
Un riz sacré pour ingrédient
C’est sur le site archéologique de Koujindani, dans la région d’Izumo Kamba (Kamba signifiant littéralement « jardin des dieux »), qu’a été découvert une zone dédiée à la culture d’un riz très particulier, de couleur rouge sombre, le Kodaimai. Ce riz était destiné à devenir une offrande dans le cadre des cérémonies Shinto. L’endroit est béni, le riz l’est également, et les rares fermiers qui continuent de cultiver cette souche encore aujourd’hui ont eu la volonté d’en faire du saké, toujours destiné aux dieux. Une rencontre avec la brasserie de Sakemochida a permis de concrétiser cette idée, même si la mise en œuvre s’avéra plus compliquée que prévu car le grain de Kodaimai a beaucoup de mal à se liquéfier dans le processus de fermentation. C’est finalement un beau succès et nous espérons que vous aurez plaisir à découvrir et partager le saké Izumo Kamba.
L’anthocyane à l’origine de la couleur rose
Le riz Kodaimai est rouge sombre car il contient naturellement de l’anthocyane, un polyphénol soluble dans l’eau que l’on retrouve en grandes quantités dans les fleurs, les légumes comme les aubergines, les fruits comme le raisin et les myrtilles. Ce composé va donner cette couleur si particulière au saké Izumo Kamba, un rose sombre tendant vers le noir, une couleur profonde et envoutante qu'il est difficile de rendre sur une simple photo.
A la dégustation
Le nez est délicat et fruité, il évoque la pèche, la fraise des bois et, étonnamment, le vin rosé ! La mise en bouche est souple mais évolue rapidement vers beaucoup plus de puissance et d’amplitude, sur des notes plus chaleureuses et épicées. Un saké avec un bel impact, une acidité marquée, une légère amertume et des notes presque taniques. La finale est longue, les saveurs s’atténuent lentement pour terminer de façon très nette.
Comment l'accorder ?
Un saké puissant et plutôt sec à déguster frais (8°C), de préférence pendant le repas, avec une pièce de boeuf grillée, un poisson au sel façon shioyaki, des sashimi de saumon, de thon gras.
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