Aux origines du Mugui Shochu
Nous avons le plaisir de vous présenter quelques flacons venus tout droit d’une maison que nous commençons à peine à importer, Omoya Shuzo. Cette distillerie familiale est installée sur la petite île de Iki, un bout de terre de 140 km² posé sur la mer du Genkai, entre le japon et la Corée, qui a longtemps été l’une des portes d'entrée du pays pour l'Asie continentale. Plaque tournante du commerce entre ces deux régions du monde, elle serait le lieu d’origine du shochu à base d’orge. C'est en effet au XVIème siècle, depuis la Chine, que sont introduites les techniques permettant la distillation de cette céréale, faisant du "Mugui Shochu" une spécialité de l'île d'Iki, et bien entendu d'Omoya Shuzo. Ce sont quatre références que nous vous proposons de découvrir ici.
LA DISTILLERIE D'OMOYA SHUZO
La distillerie d'Omoya Shuzo fut fondée en 1924 par Kakuzo Yokoyama et ce sont aujourd'hui ses descendants, Yuzo et Taizo, qui s'occupent de la distillerie (...et de la brasserie car ils produisent également du saké). Leur philosophie dans la production s’articule autour de deux axes : d’une part perpétuer ce précieux savoir-faire acquis en bientôt cent ans d’existence et, d’autre part, intégrer les méthodes modernes de production grâce notamment à la mise en place, en 2018, d’une nouvelle unité dotée d’équipements très sophistiqués. Autrement dit, unir tradition et modernité dans une alchimie qui se retrouve jusque dans d’étonnantes combinaisons : des assemblages entre cuvées produites par des techniques traditionnelles et cuvées produites à l'aide d'équipements de pointe. Conclusion, leur gamme de shochus est remarquable, élégante tout en conservant énormément de caractère. Et ça, on aime bien !
Yuzo Yokoyama responsable de la production du sochu à Omoya Shuzo
A propos du shochu
Le shochu est une boisson distillée produite à partir de différents ingrédients dont les plus classiques sont le blé, l’orge, le riz, la patate douce, le sucre brun. Les origines du shochu remonteraient à l'époque Eiroku (16ème siècle), période durant laquelle les techniques de distillation venues du Moyen-Orient sont arrivées aux îles principales japonaises via l'Asie par différents endroits dont Okinawa, ou encore l’île d’Iki dans le cas présent. Mais d'autres régions sont immensément célèbres comme Kagoshima, sur l’ile de Kyushu, pionnière pour le shochu à base de patate douce ou encore la région de Kumamoto pour son shochu de riz. Durant l’ère Edo, les techniques ont voyagé à travers l’archipel puis se sont considérablement améliorées pendant l'ère Meiji. La production et la consommation de shochu s'est alors répandue dans l'ensemble du territoire, mais la tradition reste au sud.
Pour un peu plus de détails concernant l'élaboration, vous trouverez un résumé dans cet article. Elle consiste en une fermentation démarrant généralement sur une base de riz qui se poursuit après ajout de l’ingrédient principal (orge, patate douce, sucre brun…). Elle est suivie par une distillation. Le résultat est une boisson titrant aux alentours de 25% d’alcool qui se déguste de différentes façons, telle quelle, avec des glaçons, une rondelle de citron, allongée avec de l’eau fraiche (mizuari), de l’eau chaude (oyuwari), ou encore du thé. Le shochu est aujourd’hui très populaire au Japon et représente certainement la boisson la plus consommée dans le pays.
LES SOCHUS D'OMOYA SHUZO
MISHIMAHADAKA
90cl - alc 25% vol
Elaboré à partir d’un tiers de de riz "Nikomaru" produit à Iki et de deux tiers d’orge à six rangs "Mishima-Hadaka" de Nagasaki, c’est du Koji blanc qui est utilisé, avant une distillation pression normale. La filtration est réduite pour conserver les saveurs puis la maturation se fait en cuve inox émaillée. Un classique dans les mugui shochu à déguster tel quel ou avec de l'eau chaude, oyuwari.
LA SERIE DES CHINGU
Retour à la brasserie de Omoya Shuzo avec leur fameuse série appelée "Chingu", ce qui signifie "grand ami" dans le dialecte de l’île d’Iki. Deux shochus avec pour principale variation technique, l’utilisation de Koji blanc pour le Shiro, et de Koji noir pour le Kuro, mais aussi l'utilisation de deux types d'orges.
Orge à 6 brins à gauche et à 2 brins à droite ; du type de ceux utilisés par Omoya
CHINGU SHIRO
72cl - alc 25% vol
Il est élaboré à partir d’ingrédients provenant exclusivement de l’île d’Iki : un tiers de riz "Nikomaru" et de deux tiers d’orge "Nijo Omugui" une orge 2 deux brins. Le tout est travaillé par du Koji blanc, puis c’est un assemblage de deux distillations qui constitue le produit final : une distillation à pression normale et l’autre à dépression. Chingu Shiro est ensuite maturé quelques mois en cuve inox émaillée. Soigné et rafraîchissant, riche, il conserve les puissants arômes de l’orge tout en évoquant joliment la douceur et l’onctuosité du riz. A déguster en « mizuari », avec de l'eau, avec des glaçons ou du soda.
CHINGU KURO
72cl - alc 25% vol
Cette version est élaborée à partir d’un tiers de riz "Nikomaru" de Iki et de deux tiers d’un mélange de deux orges : une orge 2 deux brins, le "Nijo Omugui" provenant d'Iki et une orge à six brins provenant de Nagasaki, le "Rokujo Omugui". C’est cette fois du Koji noir qui est utilisé, avant une distillation à pression normale. Chingu Kuro est ensuite maturé quelques mois en cuve inox émaillée. Un shochu à la saveur riche, savoureuse, qui exprime à merveille la profondeur de l’orge et la puissance du Koji noir, tout en restant souple et délicat. A déguster tel quel ou encore mieux, en oyuwari, avec de l'eau chaude.
KAZUKO MUGUI
72cl - alc 25% vol
C'est le shochu emblématique de la distillerie de Omoya Shuzo. Il porte le nom de son fondateur, Yokoyama Karuzo. Produit sur une base de riz "Koshihikari" et d'orge "Nijo Omugui", spécialité de l’île d'Iki, tout est bien entendu cultivées sur place. Les fermentations se font en jarre de terre cuite puis la distillation est pratiquée lentement à pression atmosphérique, avant une maturation de dix ans en cuve inox. Un shochu à consommer tel quel pour en apprécier toutes les nuances, mais il est aussi très intéressant en « oyuwari », avec de l’eau chaude.
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