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Le saké dans les croyances traditionnelles Japonaises

En cette période de Noël, au moment où les célébrations chrétiennes marquent la naissance de Jésus-Christ, nous avons choisi de nous interroger sur les croyances traditionnelles japonaises et les liens que celles-ci pourraient avoir avec le saké. Tout comme le vin revêt une dimension symbolique dans la liturgie orientale, le Nihonshu est omniprésent dans la pratique des rites shinto, beaucoup moins dans le bouddhisme.


Les croyances au Japon
Les Japonais pratiquent un syncrétisme religieux qui combine shinto et bouddhisme. Le shinto, littéralement “la voie des Dieux”, est la plus ancienne de ces deux croyances puisque l'on situe son apparition à la fin de la période Jômon, soit environ 1000 avant notre ère. Elle s'est développée durant la période Yayoi (300 avant J.-C. - 300 de notre ère). Ce rite, centré sur le culte des kamis et des esprits de la nature, se symbolise notamment par les sanctuaires et torii qui marquent la frontière entre le monde sacré et le monde profane.
Sanctuaire shinto à Miyajima HiroshimaSanctuaire de Miyajima à Hiroshima


Le bouddhisme quant à lui fût fondé en Inde au Vᵉ siècle av. J-C et importé au Japon au VIe siècle de notre ère depuis une région continentale correspondant à la Corée actuelle. Il enseigne principalement la voie vers l'éveil spirituel et se symbolise par des temples qui comprennent souvent des pagodes et des Romon, portes marquant la frontière avec le monde sacré.
Temple Sensoji Asakusa TokyoTemple Sensoji Asakusa Tokyo


Par cette approche inclusive dite du "Shinbutsu shūgō", les Japonais respectent diverses pratiques spirituelles dans leur vie quotidienne, sans exclusivité. Le shinto étant intégré aux événements de la vie quotidienne comme les naissances et les mariages, alors que le bouddhisme est essentiellement lié aux rites funéraires et à la méditation. A ces deux cultes largement majoritaires, s'ajoute une faible fraction de Chrétiens (2%) et une autre regroupant les diverses religions (7%).

C'est dans le culte Shinto que l'on trouve les interactions les plus marquantes avec le saké et c'est cet angle là que nous avons choisi de développer à travers quelques exemples. Il est vrai que les liens sont moins présents dans les écrits bouddhistes car la consommation d’alcool est strictement interdite pour les religieux alors que les laïcs sont eux encouragés à éviter l’excès, voire à y renoncer complètement pour se libérer des désirs terrestres.


Le Nihonshu, boisson sacrée du shintoïsme
Depuis l'antiquité, le saké occupe une place centrale dans les rites shinto. Dans les temples, au cours des cérémonies, il est offert aux divinités comme symbole de pureté, de bénédiction divine et de communion avec les esprits. Ces offrandes traditionnelles s'accompagnent principalement de riz blanc sous forme de grains ou de mochi (pate de farine de riz).
Miko au sanctuaire shintoMiko au sanctuaire shinto


Le saké a par ailleurs longtemps été produit au sein même des sanctuaires, bien avant que la notion de Kura n'apparaisse. Le rôle des Miko (les jeunes assistantes des prêtres) dans l'élaboration du kuchikami no sake était considéré comme une intervention divine. Traduisible littéralement par "mâché en bouche", ce saké était obtenu par un procédé consistant à mastiquer le riz pour libérer les enzymes nécessaires à la transformation de l'amidon en sucre, avant de le recracher dans un récipient et laisser se dérouler naturellement la suite des évènements.
Barils de saké au temple Meiji JinguBarils de saké au temple Mieji Jingu


La professionnalisation du métier de brasseur n'a pas rompu les liens, et il est de tradition pour les Kura d'offrir bouteilles et barriques de saké aux sanctuaires de leur localité pour s'assurer la protection des divinités. L'image la plus connue est certainement celle du Meiji Jingu et son empilement de barriques de saké offertes par les brasseries de tout le pays pour exprimer la gratitude du peuple envers l'Empereur Meiji, grand modernisateur du Japon. Ils font ainsi vœux de protection et souhaitent tous ensemble la prospérité des industries traditionnelles du pays.


Omiki, le saké purificateur
Le saké au sanctuaire est considéré comme sacré et peut être servi au cours du "omiki", une tradition consistant à le consommer lors de cérémonies comme les mariages et autres événements religieux importants. Il est d'abord offert aux divinités en marque de respect, puis est partagé par les participants. Le saké apporte alors ses propriétés purificatrices et bénéfiques, donnant énergie, chance et protection aux participants.
cérémonie shinto okimi sakeCérémonie shinto okimi


Du sanctuaire à la brasserie
Si l'on trouve du saké au sanctuaire, le corolaire est évident avec la présence des Kumidana dans les brasseries. Ces sortes de petites étagères domestiques sont dédiées à la vénération des kamis.
Sugidama brasserie de FujinishikiKumidana ou sanctuaire miniature


Placées en hauteur, elles contiennent des objets sacrés comme des ofuda (charmes) et des offrandes (riz, eau, sel) pour honorer les divinités et espérer une production réussie. Il n'est pas rare de croiser le prêtre shinto du sanctuaire local en début d'année à la brasserie pour une bénédiction.

Le shinto est également à l'origine d'une autre tradition que l'on peut observer dans les brasseries qui consiste en la confection du "sugidama", une grosse sphère faite de branches de cèdre compactées suspendue à l'entrée des brasseries.
Sugidama brasserie de FujinishikiSugidama brasserie de Fujinishiki


Sa réalisation marque le début de la saison de production. Au fil du temps, la couleur verte du sugidama vire au brun, indiquant que le saké est prêt à être consommé. Originellement, les branches du sugidama proviennent de cèdres du sanctuaire Ohmiwa-jinja, dédié au dieu du saké, Miwa-Myojin. Une autre façon d'honorer ces divinités.


Le Otoso, saké du nouvel an
Le Otoso saké (ou tōsō) est un saké cérémonial, une boisson médicinale préparée en infusant certaines herbes dans du saké. Il est traditionnellement consommé au Japon le matin même du premier jour de l'année. Chaque membre de la famille en boit une gorgée, du plus jeune au plus âgé, pour apporter chance et santé.
Otoso, saké du nouvel anOtoso, saké du nouvel an


Il est intéressant de noter que les caractères utilisés pour écrire "tōsō" pourraient se traduire par "abattre les esprits diaboliques" et "revivre", soit éliminer les mauvais présages et revitaliser les bonnes énergies !

En espérant que ces informations vous aurons permis d'en apprendre un peu plus sur cet aspect particulier des traditions japonaises, nous vous souhaitons une excellente fin d'année, un bon repos si vous avez la chance d'en prendre, et nous vous retrouvons bientôt !