Focus brasserie : Hatsumomidi, Yamaguchi

La mer de Seto à Yamaguchi où se situe la brasserie de saké de Hatsumomidi

Nous avions envie de vous parler de la brasserie de Hatsumomidi. D’une part, et cela va de soi, parce que leurs sakés sont excellents et nouveaux chez nous, mais aussi parce que son histoire est assez représentative de ce qui se s’est passé dans de nombreuses sakaguras. En grand déclin dans les années 70, cette petite brasserie de la préfecture de Yamaguchi a su se redresser depuis 2003 grâce au travail acharné de Yasuhiro Harada, le représentant de la 12ème génération de propriétaires.

l'équipe de brasseurs de saké de Hatsumomidi

Après tant d'efforts, la petite équipe de Hatsumomidi voit aujourd’hui son travail reconnu nationalement. Elle est régulièrement primée depuis 2008 et se forge une belle réputation à l’international. Nous sommes très heureux de vous présenter cette pépite avec un code remise de 15% pour son lancement !

LA BRASSERIE DE HATSUMOMIDI
PRÉFECTURE DE YAMAGUCHI
La brasserie de Hatsumomidi* est située dans la localité de Shunan qui borde la mer de Seto à l’extrême sud de Yamaguchi et de Honshu. Elle fût fondée par la famille Harada en 1819, durant la période Edo. Pendant de nombreuses décennies, son activité était principalement limitée à une échelle locale, mais à partir des années 70, elle a traversé une période difficile, marquée par un arrêt complet de sa production. Pour maintenir sa survie, elle a été contrainte de commercialiser des sakés élaborés par d'autres brasseries.
le Koshiki est l'instrument traditionnel de la cuisson du riz dans le processus de production du saké japonais
C’est en 2003, que Yasuhiro Harada, représentant de la 12ème génération et surtout jeune toji, décide de reprendre les choses en mains et de transformer complètement les méthodes et les objectifs. Son idée est de produire en petites quantités et en permanence afin de proposer des sakés d’une grande fraicheur tout au long de l’année. Se surnommant eux-mêmes "brasserie des quatre saisons", leurs volumes sont très faibles, de l'ordre de 300 à 340 gokus* annuels, soit 54 à 62 000 litres, et leurs sakés ultra-soignés représentent une véritable découverte.
(*pour rappel, le goku est l’unité de mesure du saké en brasserie. Il équivaut à 180 litres).
Concernant les ingrédients, une sélection fine de l’eau et des souches de riz utilisées a permis de faire d’immenses progrès. L’eau provient de la source de Kano qui est à l’origine de la rivière Nishiki, un peu plus au nord dans les montagnes. Elle est légère, peu minéralisée et compte parmi les 100 meilleures eaux du Japon, un critère que tous les brasseurs aiment à mettre en avant.
caisses de saké japonais dans la brasserie de Hastumomidi à Yamaguchi
Pour le riz, seules les souches Yamada Nishiki et Saito no Shizuku cultivées localement entrent dans la production des sakés. Le riz Saito-no-Shizuku, dont vous entendez peut-être parler pour la première fois, est un riz endémique à la préfecture de Yamaguchi. Il est produit par un croisement du riz Kokuryo Miyako et du Saikai 222 (lui-même issu du Yamada Nishiki). Ce riz est spécialement réputé pour apporter une sensation de douceur et de rondeur au saké, et il est aujourd'hui largement reconnu comme le symbole de la préfecture de Yamaguchi.
(*pour les japonisants, c’est bien Hatsumomidi et non Hatsumomiji. Les brasseurs ont choisi ce terme ancien qui désigne le changement de couleurs des feuilles en automne, du jaune au rouge).

LES SAKES DE LA SERIE HARADA
La série que nous avons sélectionnée s’appelle tout simplement "Harada", nom de la famille propriétaire. Elle compte un Junmai Ginjo et deux Muroka (un Ginjo et un Daïginjo). Pour rappel les muroka sont des sakés qui n’ont pas été décolorés sur lit de charbons actifs.
les trois sakés japonais de la série Harada produits par la brasserie de Hatsumomidi
De gauche à droite Harada Gengetsu Muroka Junmai Ginjo, Harada Gengetsu Muroka Junmai Ginjo, Harada Seiryu Junmai Ginjo.

NOS NOTES DE DEGUSTATION DETAILLEES

Harada Gengetsu Muroka Junmai Daïginjo Genshu : Gengetsu signifie "croissant de lune". Voici un Daiginjo élégant avec de beaux reflets jaune pâle (c’est un muroka). Le nez est à la fois délicat, léger et frais. Souple et fluide en bouche, on découvre un saké droit et élégant porteur d’arômes de fruits bien maîtrisés, de muscat, de pêche blanche, de fraise. La finale est nette, limpide. Un superbe saké à déguster frais avec les mets les plus raffinés, les poissons, les coquillages.

Harada Gengetsu Muroka Junmai Ginjo Genshu : un Ginjo avec beaucoup de caractère. Une robe qui présente de superbes reflets dorés. Le nez est prononcé, sur la poudre de riz, les zestes d’agrumes, les fruits mûrs. En bouche, il est riche et onctueux. L’attaque est aussi puissante que complexe, on retrouve des arômes de fruits murs, de fruits secs, d’abricot. La finale est persistante et agréable. Pour accompagner un canard laqué, le gibier, le poisson Nitsuke ou encore les viandes persillées. Servir à température ambiante ou à peine frais.

Harada Seiryu Junmai Ginjo : Seiryu signifie "rivière limpide". Un Ginjo délicat et élégant présentant des notes florales et des arômes fruités de poire et de melon blanc. L’attaque en bouche est aussi souple que fluide. Une agréable évolution, passant d’arômes fruités, plutôt ronds, à davantage de caractère et de vivacité. Il devient chaleureux sur la fin avec l’apparition d’une agréable amertume et d’épices qui surviennent fort à propos. La finale est claire, nette. Les associations sont faciles avec un aussi joli saké, à déguster avec des sashimis, de la sole meunière, accompagné de fromage ou encore en apéritif. Servir frais !